Hypereosinophilic syndromes. Hypereosinophilic syndromes (HES) is a protean condition defined by chronic blood eosinophilia ≥ 1.5 G/L (> 1 month) leading to eosinophilic-related organ damage. HES subtypes includes neoplastic (clonal) disorders (HESN, that comprises FIP1L1-PDGFRA- related chronic eosinophilic leukemia and myeloproliferative and myelodysplastic syndromes associated with eosinophilia) and reactive HES (HESR, that aggregates all conditions e.g. parasitic infections, adverse drug reactions, inflammatory or neoplastic diseases that lead to the production of Th2-related cytokines and thereby to non-clonal hypereosinophilia). HESR also includes the lymphoid variant of HES (HESL), a chronic clonal indolent T-cell lymphoproliferative disorder in which mature peripheral T cells secrete high amounts of IL-5, leading to the polyclonal expansion of eosinophils. Despite an extensive etiological workup, approximately 50% of HES remain of undetermined cause. HES-related clinical manifestations are highly diverse, but dermatological, respiratory and gastro-intestinal symptoms are the most frequent. The long-term prognosis is driven by cardiac involvement and, for patients with HESN and HESL, by the risk of acute transformation into high-grade hematological malignancies. Treatment of HESN relies on tyrosine kinase inhibitors (e.g. imatinib mesylate), while oral glucocorticoids are the usual the fist-line therapy for HESR (including SHEL). In this setting, second-line treatments include hydroxyurea and Peg-interferon alfa-2a. IL-5-targeted therapies are very promising (except for HESN). Yet, to date, their use is restricted to clinical trials and to a compassionate use program dedicated to severe and refractory patients.
Syndromes hyperéosinophiliques. Les syndromes hyperéosinophiliques sont définis par l’association d’une hyperéosinophilie sanguine supérieure ou égale à 1,5 G/L d’évolution chronique (> 1 mois) à des dommages tissulaires (quels qu’ils soient) en rapport avec l’infiltration éosinophilique. Il s’agit d’une entité hétérogène qui comprend notamment les syndromes hyperéosinophiliques néoplasiques « clonaux » (SHEN) [dont la leucémie chronique à éosinophiles liée à la délétion FIP1L1-PDGFRA et les éosinophilies associées aux autres syndromes myéloprolifératifs et myélodysplasiques] et les syndromes hyperéosinophiliques réactionnels (SHER, entité hétérogène regroupant l’ensemble des situations (infections parasitaires, prise médicamenteuse, maladies inflammatoires ou néoplasiques) responsables de la production de cytokines Th2 conduisant à une hyperéosinophilie non clonale. Parmi les SHER, on distingue les SHE lymphoïdes (SHEL), où la production d’interleukine 5 (IL-5) est liée à la présence d’une lymphoprolifération T de bas grade de phénotype aberrant (généralement CD3-CD4+). Malgré un bilan causal exhaustif large, on estime qu’environ 50 % des SHE restent d’origine indéterminée. Les manifestations cliniques sont diverses et les atteintes dermatologiques, respiratoires et digestives sont les plus fréquentes. Le pronostic à long terme est surtout corrélé à l’atteinte cardiaque et, pour les SHEN et les SHEL, au risque d’acutisation en pathologie maligne de haut grade (leucémie aiguë myéloblastique et lymphome T périphérique respectivement). La prise en charge des SHEN repose sur les inhibiteurs de tyrosine kinase, notamment l’imatinib mésylate. Pour les SHER (y compris les SHEL), la corticothérapie est généralement efficace, et les thérapeutiques de deuxième ligne sont l’hydroxyurée et le peginterféron alpha-2a. Les biothérapies ciblant l’IL-5 sont très prometteuses (hors SHEN) mais leur utilisation est pour l’instant limitée aux essais thérapeutiques et à un protocole d’usage compassionnel pour les patients les plus sévères et réfractaires aux thérapeutiques de première ligne.